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Vous répondez à Gabguy57 qui a écrit :

annule et remplace le précédent post..

Il y a un truc tout con pour tester ses motivations de futur marin itinérant c’est de prendre la mer au mois de décembre, si possible dans un coin où les voileux préparent leurs futures exploits devant une cheminée et d’aller tâter de ces journées où tu appareilles au petit jour et accostes entre chien et loup avec entre les deux de longues heures enfilées en se caillant les miches et en croisant les doigts pour que les pontons du soir soient dotés du minimum vital, en l’occurrence une alimentation électrique susceptible de te procurer les quelques degrés te permettant de ne pas péter les plombs, au sens propre comme au sens figuré, au bout de deux jours. Quand ton objectif c’est le sud, la Mer du Nord constitue donc le laboratoire idéal. Je m’éloigne du sujet mais fallait bien vous planter le contexte psycho-technique de cette petite fortune de mer. Ce matin-là donc, en compagnie de mon pote Nez de Land, nous quittons Breskens avec ce que je n’oserai appeler le lever du soleil, tellement il à la mine renfrognée du type qui devant le bocal de nescafé se replonge en grognant dans son duvet. Au programme une journée de moteur pour rejoindre notre dernière étape de cette croisière entamée une semaine plus tôt. Jusque-là, tout baigne, nos vingt-sept chevaux aidés par le courant font leur boulot et remontent, malgré une houle courte et hachée, à la moyenne sympathique de 7 nœuds, un petit force 5 tout juste planté sur notre route. Ce sera donc Nieuwpoort, que nous espérons atteindre en milieu d’après-midi, avec dans le collimateur la chaude atmosphère houblonnée du club Housse. Sept heures plus tard, les jetées avec leur cohorte de pêcheurs défilent pendant qu'on affale pas vu qu’on a pas envoyé les voiles de la journée et on remonte le chenal couleur d’ambre en glissant langoureusement sur un plan d’eau enfin apaisé. Le moral est au beau fixe comme le temps sympathique que nous annonce pour le lendemain notre site météo préféré . Un petit sud pour parcourir la quinzaine de milles qui nous séparent du bercail, par grand soleil et courant favorable, ça ressemblerait presque à une petite balade estivale qu’on se dit le sourire aux lèvres sous nos trois couches de polaires. C’est donc le cœur léger que nous venons tutoyer le ponton visiteur. Accostage paisible en perspective, de ceux que tu oublierais presque d’installer les aussières, encore quelques mètres, un petit coup de marche arrière histoire de glisser le cul de Chapil sur son bâbord et …….
Les points de suspensions c’est pour avertir le lecteur qu’il y a un « sauf que » et le « sauf que » je vous le donne Emile, c’est.....
C'est que rien ne se passe, ou plutôt si, Chaphil continue d’avancer sur son erre avec l’air de snober le ponton. C’est pas drôle qu’on se dit, mais la plaisanterie jusque-là n’est pas bien méchante, alors un petit tour et on recommence…… hé oui, sauf que…..
Sauf que la marche avant semble s’être mise aussi de la partie de ce que nous considérons désormais comme une blague de mauvais goût, d’autant que le vent pendant ce temps nous sifflote avec un air narquois un truc dans le style « maintenant démerdez vous, moi je fais une pause ». Et c’est ce que l’on fait, nous démerder avec un petit bout de génois qui sans que l’on ait vraiment compris le pourquoi du comment nous fait doucement virer avant de nous ramener vers le ponton. Ouf, on a rien pigé au film, mais l’honneur est aussi sauf que notre balcon avant venant avec désinvolture de conter fleurette à un balcon arrière qui ne lui avait rien demandé. Reste à identifier les causes de ce bordel. Direction donc le moteur qui va devoir nous expliquer les raisons de son caprice.
Jean Marc plonge dans les entrailles de la bête pendant que je reste à la manette. « Marche avant…. rien….. marche arrière…. Toujours rien…. La carène ne bouge pas d’un iota, les aussières pendouillent langoureusement.

- Et pourtant il tourne, que me lance Jean Marc avec une mine à t’annoncer une nouvelle dont tu te dis qu’elle ne va pas être bonne la nouvelle

- Qu’est qui tourne ? que je demande en subodorant la réponse

- L’arbre

Et là, malgré la température qui nous gèlent les neurones une évidence s’impose dans nos regards hébétés, une de ces évidences que t’as pas envie de la prononcer, qui t’arrache des merdes et des putains à peine susurrés parce ce que t’as pas envie, mais alors vraiment pas envie de la croire cette enfoirée d’évidence.
Illico je penses à une solution mais illico mon comparse en frottant ses doigts gelés me ramène à une seconde évidence sur le ton silencieusement autoritaire de celui qui en a vu des pas vertes et n’a pas envie d’en tâter des pas mûres. Elle est là où elle est et elle y restera, bien au chaud dans la vase.
La conclusion alors s’impose : l’hélice vient de nous annoncer qu'elle est lasse, fatiguée de tourner


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