Pêche maritime

Propositions concernant l’évolution programmée et souhaitable de la pêche maritime de loisir dans le cadre de l’application de la :

"Charte d'engagements et d'objectifs pour une pêche maritime de loisir éco responsable"

  

Préambule :

 La charte d’engagements et d’objectifs pour une pêche maritime de loisir éco responsable qui a été signée le 7 juillet dernier par l’UNAN est consécutive au "Grenelle de la mer" de 2006 et son application devrait permettre d’échapper au "permis de pêche en mer" qui y avait été proposé par une ONG environnementaliste et refusé par les 5 fédérations représentatives de la pêche maritime de loisir, dont l’UNAN bien sûr.

La Charte a principalement pour objet de :

o   participer à la préservation, voire à la reconstitution de la ressource ;

o   combattre la vente illégale des produits de la pêche maritime non professionnelle.

Ces objectifs devraient être concrétisés par une révision de la réglementation générale sur la pêche maritime de loisir, consécutive aux travaux d’un Groupe de Travail national qui reste à définir et à mettre en place.

L’UNAN a bien sûr l’intention d’y participer activement.

C’est pourquoi et profitant du document élaboré par le GT "Pêche de loisir" de l’UNAN 56 pour synthétiser leurs réflexions, paru juste à propos, l’UNAN l’a transmis pour avis à chaque UNAN départementale ou régionale.

Le document ci-après est la résultante des remarques reçues et des propositions initiales élaborées par le GT Pêche de l’UNAN 56.

Ces remarques ont principalement consisté à demander que les mesures générales suggérées soient applicables à tous, professionnels comme amateurs.

Propositions pour : 

1.     Participer à la préservation, voire à la reconstitution de la ressource : 

¨      Repos biologique.

C’est, de loin, la première disposition à prendre : elle est nécessaire et sans doute suffisante pour la sauvegarde des espèces marines et la préservation de la ressource.

-         Disposition nécessaire car il nous paraît impossible d’assurer la survie des espèces, quelles que soient les autres dispositions, si certains continuent à les massacrer sur les frayères avec – qui plus est – des moyens de destruction massive comme le chalut.

-         Disposition sans doute suffisante pour les espèces non grégaires car nous imaginons mal - compte tenu de leur vitalité reproductrice lorsque celle-ci n’est pas « tuée dans l’œuf » (au sens propre) – que ces espèces puissent être massivement menacées une fois dispersées sur le littoral.

En résumé pour nous, ne pas ériger le repos biologique en principe de base applicable à l’ensemble de la communauté des pêcheurs (professionnels et amateurs) enlèverait tout sens aux autres dispositions.

¨      Taille limite :

Pêcher des poissons n’ayant pas atteint leur maturité sexuelle est une hérésie. C’est donc aux scientifiques de fixer pour chaque espèce la taille correspondante et aux pêcheurs (tous les pêcheurs amateurs et professionnels) de la respecter.

Au-delà de ce principe, la fixation de tailles minimales encore plus élevées pour les seuls plaisanciers serait un moyen facilement vérifiable de réguler le tonnage prélevé par ces derniers. Nous préconisons que cette « taille minimale majorée » soit celle de la maturité sexuelle des femelles généralement plus élevée que celle des mâles. Nous préférons cette solution à l’instauration de quotas journaliers qui, en empêchant de réaliser la pêche de sa vie (le gros lot), supprimerait l’une des motivations des pêcheurs passionnés.

Toutefois la fixation des tailles minimales devrait bien sûr être modulée en fonction des zones géographiques de pêche, certaines n’étant pratiquement pas fréquentées par les « gros » poissons et la maturité sexuelle de chaque espèce variable selon les secteurs. Par exemple pour une même espèce, elle est plus précoce pour le Loup de Méditerranée que pour le Bar de La Manche.

¨      Quotas personnels journaliers :

Nous venons d’écrire ce que nous en pensons, du moins pour les espèces nobles courantes (bars et dorades) qui cristallisent  la passion de la plupart des amateurs.

Ceci posé nous admettons que la réalisation de « cartons » par des amateurs est proprement incompatible avec la notion de « table familiale » même avec la possibilité de consommation différée qu’offrent les congélateurs. Aussi serions-nous prêts à discuter de limites pour les espèces grégaires faciles à pêcher (type maquereaux) et même pour les espèces nobles (bars, dorades) à condition que celle-ci soit suffisamment élevée (une dizaine de bars par exemple) pour laisser l’espoir de réaliser une fois la pêche de ses rêves.

2.     Combattre la vente illégale des produits de la pêche maritime non professionnelle : 

¨      Marquage :

La concurrence des professionnels par les amateurs est probablement plus amorale que réellement préjudiciable pour les premiers. Ceci dit, nous approuvons toutes les dispositions qui entraveraient le braconnage qui relève du travail illicite. La plus efficace – à notre avis – serait l’instauration et l’application de sanctions très dissuasives – mais applicables – pour les (rares) contrevenants qui se font prendre et qui mettent l’opprobre sur les vrais pêcheurs de loisir.

Le marquage ? Oui, si il n’entraîne pas une dénaturation esthétique excessive des poissons et qu’il soit simple à réaliser. Par exemple, en entaillant aux ciseaux une nageoire (la caudale par exemple). Cette opération n’étant pas pratiquée par les professionnels, permettrait de reconnaître dans la chaîne de distribution les poissons issus du braconnage.

¨      Permis de pêche :

La pêche en mer est l’un des derniers espaces de liberté universellement accessible, dès la plus tendre enfance et quel que soit le degré d’assiduité et donc de compétence. Instaurer un permis de pêche revient pratiquement à remettre en cause ce principe auquel nous sommes viscéralement attachés, d’autant qu’il a pour corollaire la responsabilité.

D’autant aussi qu’il serait probablement perçu comme un « permis de tuer » et de facto développerait un esprit « charognard » qui n’existe guère aujourd’hui chez les pêcheurs de loisir. Ce serait vraiment désolant, aussi nous y sommes fermement opposés !

Nous réfutons donc catégoriquement l’idée que l’instauration d’un permis de pêche participerait d’une façon quelconque à la préservation de la ressource ou à la lutte contre le braconnage !

¨      Déclaration de l’activité de pêche maritime de loisirs :

Ce sera une excellente disposition si cette déclaration constitue le support d’une information claire et complète concernant la réglementation de la pêche de loisir. Par contre cette disposition doit être d’une mise en œuvre simple, nous l’imaginons (pour la pêche embarquée) réservée aux propriétaires (chefs de bord) d’embarcations immatriculées, charge à ces derniers de veiller à l’application du règlement à leur bord par leurs invités.

Nota : La réglementation étant par essence évolutive il faut prévoir la gestion du document : mode d’information concernant les évolutions et mise à disposition des déclarations à jour.

3.     Une règlementation réaliste de la pêche maritime de loisir :

¨      Fond et forme de la réglementation de la pêche maritime de loisir :

Nous pensons que cette réglementation doit être réécrite, voire repensée sur certains points :

-         Réécrite avec une attention particulière à la définition des termes utilisés. La réglementation (libellée sur la déclaration) doit ne laisser place à aucune interprétation. Ainsi les écarts constatés pourraient entraîner une sanction tarifiée directe (comme pour le code de la route) sans nécessité de passer par les tribunaux.

-         Repensée sur certains points. 2 exemples :

§  Limiter le nombre des palangres à 2 avec un maximum de 30 hameçons n’a pas de sens dans des zones resserrées et/ou balayées par les courants comme le Golfe du Morbihan ou la Ria d’Etel. Nous préconisons la possibilité alternative d’utiliser un plus grand nombre de palangres (par exemple 4) avec très peu d’hameçons chacune (1 ou 2).

§  Nous souhaiterions pour des raisons de convivialité et surtout de sécurité, que la pose et la relève conjointes des engins dormants (casiers, filets et palangres) par 2 pêcheurs embarqués sur un même bateau soient autorisées, à condition que :

·        chacun des pêcheurs possède son titre de navigation sur lui ;

·        les bouées portent l’immatriculation respective de chacun des pêcheurs.

Ceci clôture l’énumération des dispositions que l’UNAN considère comme essentielles pour la pérennisation du droit à la pêche maritime de loisir, sans porter préjudice à la pêche maritime professionnelle, tout en préservant au mieux la ressource.

Pour autant, il est évident que ces mesures auraient un effet très limité si elles n’étaient suivies que par les seuls « pêcheurs de loisir ».

Par contre, elles auraient pour avantage connexe de montrer notre volonté d’œuvrer pour la préservation de la ressource et notre condamnation du braconnage. Et, par là, inverser l'accusation de prédateurs qui nous est trop souvent faite avec une certaine mauvaise foi, voire un manque de connaissance du sujet.


Date de création : 21/09/2011 09:33
Dernière modification : 06/11/2013 14:56
Catégorie : - U.N.A.N.
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