Croisière Nordique 2017 (4)
Mardi 27 juin – Lorsque le réveil sonne, à 6h30, le soleil (levé depuis 2 heures) baigne le port d’une lumière douce, le ciel est bleu, et le vent s’est sensiblement calmé. Après le petit déjeuner, nous entreprenons une manœuvre subtile mise au point par le capitaine, qui nous permet de récupérer sans problèmes toutes nos amarres et rendre au poteau d’amarrage ce qui lui appartient. Nous sortons du port vers 7h30 pour emprunter le chenal de sortie du Lymfjord. Puis, nous mettons le cap vers le nord, et longeons la côte du Jutland de près pour éviter l’île de Læsø et tous les hauts fonds « qui vont avec ». Le vent d’ouest varie entre 12 et 16 nœuds, nous hissons les voiles et partons pour un long bord de près. Passé Læsø, le vent passe en dix minutes de 12 nœuds ouest à 6 nœuds nord … et nous prenons le cap de Marstrand au moteur. Nous avons le loisir d’observer tous les types de nuages qui se disputent le ciel, sans cependant nous priver de soleil. A l’approché de la Suède, nous apercevons d’abord les sommets les plus hauts, puis toute la côte rocheuse du Bohuslän, où scintillent quelques villages blancs. Nous empruntons la petite passe d’entrée et amarrons au ponton visiteur, à moitié vide. Marstrand (photo 10) est le plus important centre de régates de la côte ouest, mais le quai « compétitions » est vide aujourd’hui. Le pavillon de courtoisie suédois flotte à notre tribord.
Mercredi 28 juin – Nous nous réveillons sous le soleil, dans un cocon de rochers gris. Nous quittons le port à 9h30, pour notre première étape entre les îles du Bohuslän. Les chenaux de navigation sont généralement étroits, et au détour de chaque rocher, nous découvrons une balise, quelques maisons, un petit phare (photo 11), un ponton de bois, quelques éoliennes ou un ferry qui relie les îles entre elles. Nous ne savons pas où porter nos yeux, nous avions oublié comme c’était joli.
Nous nous arrêtons peu avant 13h à Gullholmen, petit port niché entre deux îles dont nous avions gardé un merveilleux souvenir. Le sommet de l’île ouest baigne dans un décor de cartes postales : au nord, le village à nos pieds (photo 12) ; à l’ouest et au sud, la large étendue de rochers plats, et le chenal d’entrée du port; à l’est, l’île est accessible par un petit pont ; et tout autour, les îles rocheuses, aussi loin qu’on peut voir. La météo nous annonce deux nouveaux jours de vent très fort : mais on pourrait être bloqué dans un endroit moins beau.
Jeudi 29 juin – Journée de repos et de découverte de l’île est : contrairement à l’île ouest, parsemée de superbes villas aux jardins imposants, on se trouve ici au quartier des pêcheurs, où les maisons blanches ou jaunes, serrées les unes contre les autres, sont reliées par un dédale de ruelles, chemins de graviers, escaliers de fer, ou sentiers d’herbe entre les rochers. Cela vaut la peine de passer le pont !
Vendredi 30 juin – Dernière journée à Gullholmen, toute ensoleillée (photo 13). En fin d’après-midi, le vent commence à se calmer. Nous terminons la soirée avec nos voisins de ponton, en route vers le sud, et échangeons souvenirs et recommandations devant un verre d’aquavit.
Samedi 1er juillet – Nous quittons notre box vers 7h30, sous un soleil éclatant, pour traverser presque tout le Bohuslän. En effet, la météo se fait de nouveau menaçante pour les prochains jours, et nous profitons du temps calme pour progresser vers le nord. Une navigation idyllique, entre les rochers gris et roses tâchés d’ocre par les algues et de vert par la végétation. Nous passons devant les villes de Lysekil, Smögen et Kungsthamn avant d’emprunter le petit canal de Söte. Puis les rochers deviennent plus hauts, et boisés à certains endroits (photo 14). De la mythique Fjällbacka, nous ne voyons que le clocher de l’église entre les îles. Nous continuons jusqu’à Grebbestad que nous atteignons peu avant 14h. Nous mettons quelques temps à identifier une place visiteur, et avons ainsi l’occasion des tester plusieurs types d’amarrage. Nous ne sommes plus qu’à un coup de vent de la Norvège.
Dimanche 2 juillet – Nous réglons notre lever sur l’heure d’ouverture de la boulangerie : 9h le dimanche. Nous sommes obligés de déplacer le bateau pour éviter d’être poussés sur le ponton : l’amarrage se fait sur coffre arrière, mais les coffres sont prévus beaucoup trop près du quai ; heureusement une place le long d’un ponton perpendiculaire se libère rapidement : elle est parfaite pour nous ! Après le petit déjeuner, nous partons explorer la large promenade en planches de plus d’un kilomètre où nous sommes amarrés, avec ses boutiques, ses snacks et ses restaurants, le tout bâti sur pilotis (photo 15). C’est apparemment l’endroit à la mode de la ville, assez animé aujourd’hui (et aussi hier soir). Au bout du port, les derniers pontons sont nichés au milieu des rochers : une tout autre ambiance, mais aujourd’hui les bateaux y sont secoués par les vagues qui entrent dans le fjord. L’après-midi, nous sortons les vélos pour aller se promener en ville, et visiter l’église qui domine la ville (le retour sera plus facile que l’aller).
Lundi 3 juillet – Le vent souffle toujours, nous restons encore aujourd’hui de l’abri du fjord. Nous en profitons pour visiter les restes d’un cimetière de l’ère viking, datant de 200 à 600 ans avant JC. Le site est accessible via un petit chemin à travers les bois ; des pierres dressées servent de monuments funéraires. Les dernières attractions touristiques sont le vieux quartier de la ville (qui est aussi le quartier chic), et surtout le point de vue du haut de la falaise, accessible par une suite d’escaliers taillés dans la pierre ; des rampes en bois rendent la montée (et la descente) plus confortables. A chaque niveau, les vues sur la ville, le fjord et les îles environnantes sont plus impressionnantes (photos 16).