Norvège 2016 (2)
SHENANDOAH EN NORVEGE/ ETE 2016
Chapitre 4
Samedi 18 juin – Journée de shopping et repos à bord de Shenandoah. Au dehors, la tempête fait rage, et cela va durer deux jours ! Nous avons sorti les vélos, c’est plus pratique pour les provisions ; le magasin le plus proche se trouve à 2 km.
Dimanche 19 juin – Nous visitons ce matin le musée de la bataille du Jutland, la plus grande bataille navale qui a opposé l’Angleterre et l’Allemagne au cours de la première guerre mondiale. La bataille s’est déroulée au large du Danemark, qui était un pays neutre. Les épaves de la plupart des bateaux coulés au cours de cette bataille ont été retrouvés, et de nombreuses pièces ont été remontées et restaurées. Le musée projette aussi un film qui explique la bataille, et expose beaucoup de photos et extraits d’articles de journaux qui rendent la visite très vivante. Au dehors, un mémorial aux victimes de la bataille est éparpillé dans les dunes. La maison des coquillages, et un tour dans les dunes parmi les bunkers et sur la plage occupent l’après-midi ; c’est ici que les vagues sont les plus spectaculaires (photo 12). Aujourd’hui, nous avons aussi décidé que la météo n’est pas vraiment propice à une agréable promenade dans les fjords de Norvège. Le Lim fjord, qui fait lui aussi partie de la liste de nos « envies » nous tend les bras. Nous changeons notre projet et décidons de continuer nos vacances au Danemark.
Lundi 20 juin – Le Lim fjord traverse le Jutland d’ouest en est, de Thyborøn à Hals, et est un lieu de vacances très prisé. Il est fait d’une succession de grandes étendues d’eau et de passages étroits, et de nombreuses îles agrémentent sa partie ouest. Nous larguons les amarres vers 11h (pour profiter du courant), sous un ciel plombé et une fine bruine. La tempête qui était censée se terminer hier est encore bien active, même dans les eaux « intérieures ». A travers la brume, nous apercevons à peine les rives du fjord, sous forme d’ombres grises. La fine bruine se transforme rapidement en pluie continue, qui nous arrosera jusqu’à Nykøbing, sur l’île de Mors, où nous amarrons avec soulagement vers 17h15. Nous nous débarrassons de nos bottes et cirés dégoulinants, et nous réfugions dans le carré.
Mardi 21 juin – Nous nous réveillons ce matin dans un autre fjord. Le soleil brille, les ombres grises se sont transformées en collines vertes, herbues ou boisées, parsemées de villa blanches, de villages aux traditionnelles maisons jaunes (photo 13), de petits ports, de quelques clochers et de nombreuses éoliennes : un régal pour les yeux. Dès la sortie du port, vers 10h, nous découvrons avec plaisir un vent d’ouest qui nous permet de hisser les voiles et faire taire le moteur. Si le Lim fjord paraît très large sur la carte, il est peu profond sur l’essentiel de sa surface, et un voilier ne peut le traverser qu’en suivant un zigzag géant de chenaux balisés, parfois étroits ; la route préparée par le capitaine est faite de 76 « waypoints » qui requièrent chacun un changement de direction. Nous passons par toutes les allures de navigation, du travers au vent arrière, émaillées de nombreux empannages. Une superbe journée de voile, qui se termine vers 18h dans la marina d’Aalborg, toujours sous le soleil.
Mercredi 22 juin – Aalborg … un nom célèbre pour tous les amateurs d’aquavit ; grosse déception, nous apprenons que la production a déménagé il y a 2 ans en Norvège ! Lors de notre visite de la ville, nous longeons la célèbre distillerie, aujourd’hui désaffectée. Mais la ville a d’autres charmes, sa vielle ville, sa cathédrale St Budolphe, son cloître du Saint Esprit, son Hôtel de ville… Notre visite est malheureusement interrompue par la pluie vers midi ; nous reviendrons demain. Le ciel s’éclaircit lentement dans l’après-midi, et vers 18h, le soleil brille. Nous sortons le barbecue.
Jeudi 23 juin – 6h : plein soleil ; 8h : ciel gris ; 9h : premières gouttes de pluie. Nous attendons la première éclaircie (11h) pour aller visiter le château d’Aalborg, un joli bâtiment au bord de l’eau, qui abrite aujourd’hui les services communaux (photo 14) et continuer notre promenade dans la vielle ville (photo 15). La faim nous ramène au bateau vers 14h30, et la pluie se remet à tomber. Le capitaine du port nous a invités ce soir à la traditionnelle fête de la Saint Jean organisée par les deux clubs nautiques : « hots dogs » et bière autour d’un énorme feu de bois au bord du fjord. Nous nous demandons si le ciré complet fait partie du « dressing code ». Mais Saint Jean a tout prévu, il arrête la pluie à 19h. Les bières et le barbecue à hot dogs ont été déménagés dans un hangar du club, où la fête commence ; une oratrice raconte une histoire traditionnelle (on n’a pas tout compris) et est chaudement applaudie. Petit à petit, des feux s’allument un peu partout le long des rives ; notre soirée se poursuit sur le bord du fjord, à regarder l’énorme tas de bois soigneusement préparé par le club se consumer lentement, tout en bavardant agréablement avec nos hôtes.
Vendredi 24 juin – Nous quittons le port vers 10h30, pour une dernière courte étape (20 milles) dans le Lim fjord. Après Aalborg, la rive sud est plutôt industrielle, mais la rive nord reste très verte et agréable à regarder. Une légère brume se lève lorsque nous approchons de Hals (notre destination), et se dissipe lorsque nous arrivons au port vers 14h. Comme promis par la météo, l’après-midi est chaude (25°) et ensoleillée, nous nous installons en T-shirt dans le cockpit, un livre à la main.
Samedi 25 juin – Nous quittons Hals et le Lim fjord vers 8h45. Les 13 premiers milles suivent un chenal étroit entre les bancs, abondamment balisé. Le ciel est gris, la mer d’huile, et la température a sensiblement diminué. Nous atteignons la marina de Grenå peu avant 15h30, après 42 milles de navigation.
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Chapitre 5
Dimanche 26 juin – Nous sortons du port de Grenå vers 9h, en direction d’Aarhus, la deuxième ville du Danemark. Le ciel passe par cinquante nuances de gris, et le vent par toutes les directions de notre angle mort. Le chenal peu profond au sud d’Ebeltoft met nos estomacs à l’épreuve. Par contre, au passage du cap suivant, le soleil a refait son apparition, et nous pouvons apprécier le paysage. Nous amarrons vers 16h30 dans la marina « Marcelisborghaven », à deux pas de la résidence d’été de la famille royale (photo 16). Nous nous débarrassons de nos bottes et cirés pour revêtir shorts et T-shirts et prendre l’apéro au soleil sur le pont.
Lundi 27 juin – Journée à terre, que nous consacrons à la visite de « Gamle By », la reconstitution d’un village danois du 17ième et 18ième siècle (photo 17). Les maisons, qui proviennent de tout le Jutland, ont été soigneusement démontées sur place, puis remontées à Aarhus. Elles ont ensuite été garnies de meubles d’époque, et d’ateliers divers qui illustrent les différents métiers. Une promenade bien agréable dans le passé. Une journée fatigante aussi, les danois vous indiquent volontiers le chemin, mais il semble que les expressions « 100 m par là » ou « à 10 minutes de marche » n’ont pas la même signification que chez nous. Heureusement, il ne pleut pas.
Mardi 28 juin – Nous continuons notre progression vers le sud, et partons vers 9h pour Kerteminde, une jolie ville de l’île de Fyn, à une vingtaine de km d’Odense. Nous longeons l’île de Samsø qui nous offre quelques belles vues au soleil, pour rejoindre Kerteminde vers 17h.
Mercredi 29 juin – Nous décidons d’aller nous promener à Odense, une ville pleine de charmes que nous avions visitée il y a 4 ans. Le bus nous amène de Kerteminde à la gare d’Odense, et nous rejoignons le quartier « Andersen » à pied : des ruelles aux pavés inégaux, de petites maisons aux couleurs pastel, et, comme il y a 4 ans, un marché de fruits et légumes de producteurs locaux sur la place centrale. De là, une rue colorée (photo 18) nous mène au parc qui borde la rivière Odense ; nous longeons la rivière jusqu’à la cathédrale St Knudd. Encore une petite ballade dans la rue commerçante, et nous reprenons le bus pour Kerteminde. Au port, un « big band » s’est installé en face de la capitainerie ; nous nous asseyons au soleil, sur un muret pour assister au spectacle, une bière locale à la main.
Jeudi 30 juin – Fatigués par les visites d’Aarhus et d’Odense, nous décidons de passer une vraie journée de repos à bord ; malgré tout, une visite au supermarché s’impose, et nous aurions tort de ne pas explorer le grand shipchandler de la marina. Mais nous passons l’après-midi dans le confort de notre carré.
Vendredi 1er juillet – Nous avons aujourd’hui planifié une courte étape jusqu’à la ville de Korsør, sur l’île de Sjaelland (l’île de Copenhague), au pied du grand pont sur le « store belt ». Les polards et cirés complets sont de rigueur. Nous avons aujourd’hui un bon vent de travers, nous hissons la grand voile, déroulons le génois… et coupons le moteur, ouf ! Le vent forcit, nous réduisons la toile (2 ris dans la voile, et un string à l’avant en guise de génois), mais arrivons à la voile à Korsør. Le temps (24 nœuds de vent et pluie) n’est pas vraiment propice à la promenade.
Samedi 2 juillet – Départ vers 9h (comme d’hab), avec bottes et cirés (aussi comme d’hab), par une mer très houleuse. Nous traversons le « store belt » vers l’île de Langeland, que nous commençons à longer vers le sud. A l’abri de l’île, la mer s’est un peu calmée, et, surtout, le vent SSW n’est plus vraiment de face. Nous établissons les voiles, coupons le moteur et partons au près pour un long bord de près … de 3 milles, avant que le vent ne refuse. Partis pour Spodsbjerg, au milieu de l’île de Langeland, mais décidons de pousser plus au sud jusque Bagenkop, espérant encore un petit bord de voile : espoir déçu. En contournant la pointe sud, nous admirons au passage les collines vertes, le petit phare blanc (photo 19) et les falaises, maintenant éclairés par un peu de soleil. Bagenkop a été notre toute première étape au Danemark, en 2009, lorsque nous étions partis à la découverte de la Baltique avec George et son équipage. Nous amarrons peu avant 17h, en face de la boulangerie, à la place qu’occupait Elsie il y a 7 ans. Au pied de l’église blanche, le port est toujours aussi joli, bordé de maisons en bois rouges et blanches (photo 20). Du haut de la tour d’observation, un petit orchestre local vient saluer le coucher de soleil de quelques mélodies que nous écoutons en prenant un pousse-café dans le cockpit.
Dimanche 3 juillet – A notre lever, notre premier regard vers la mer nous dévoile un grand arc-en-ciel ; et aussi beaucoup de petits moutons blancs qui brillent au soleil. La force, 25 nœuds, et la directions du vent, sud-ouest (exactement notre cap pour le fjord de Kiel), découragent notre projet de sortie. La matinée reste ensoleillée mais froide, et nous suivons du haut de la tour les quelques courageux bateaux qui prennent le large avec un minimum de toile. Après une grosse averse en début d’après-midi, le soleil revient pour le reste de la journée, que nous terminons par un barbecue.
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Chapitre 6
Lundi 4 juillet – Nous quittons Bagenkop à 7h50, et hissons la grand-voile dans l’avant port, pleins d’espoir… pour constater que la direction du vent correspond à peu près à notre cap … histoire connue. Le vent a un peu faibli, mais la mer se souvient de la tempête de hier. Le moteur fait ce qu’il peut, notre vitesse varie entre 3 et 5 nœuds. Mais après 5 milles, une fumée blanche se dégage du moteur, suivie par l’alarme de surchauffe ; nous coupons le moteur, déroulons le génois, et réglons notre cap au plus près de la route. Après 2 milles, nous tirons un bord à 110°. Le capitaine constate alors que le circuit de refroidissement est désamorcé et le réamorce : nous roulons le génois et reprenons notre route vers le port de Laboe, dans le fjord de Kiel.
Mardi 5 juillet : Matinée shopping et promenade au soleil à Laboe, que nous quittons vers 13h : le ciel est devenu noir. Nous quittons la Baltique sous la pluie ; nous sommes seuls dans l’écluse. Nous arrivons à Rendsburg vers 17h, à temps pour réserver la dernière table au restaurant du port. Avant de nous coucher, nous mettons nos vêtements à sécher dans le carré, et allumons le chauffage.
Mercredi 6 juillet : Rendsburg est une charmante petite ville hanséatique, au fond d’un petit canal boisé qui rejoint le canal de Kiel… normalement un havre de paix. Mais nous dormons au son du clapot sous la jupe du bateau, et l’anémomètre indique 20 nœuds au petit lever. Nous votons à l’unanimité une journée de repos. Tandis que le vent forcit encore, le ciel oscille entre le plein soleil, les nuages noirs et les averses.
Jeudi 7 juillet : Plus un souffle de vent, nous quittons la marina vers 9h30. A la sortie du canal de Rendsburg, trois feux rouges nous interdisent l’accès au canal de Kiel : une grande barge tirée et poussée par deux remorqueurs vient vers nous, nous attendons jusqu’à 10h20 qu’elle soit passée, entourés d’une dizaine de plaisanciers, un ferry et un gros cargo. Petite déception à la sortie de Rendsburg : le « ferry » qui traversait le canal suspendu au pont de chemin de fer a été supprimé ; nous passons tristement devant l’ancienne passerelle d’embarquement. A Brunsbuttel, nous partageons l’écluse avec 5 autres voiliers, puis descendons l’Elbe jusqu’au port de Cuxhaven, où beaucoup de places sont encore libres (et le resteront pour la nuit).
Vendredi 8 juillet : Temps relativement beau à Cuxhaven, mais la météo nous promet 25 nœuds de vent à Norderney, notre prochaine destination ; nous restons sagement amarrés, en attendant des jours meilleurs.
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Chapitre 7
Samedi 9 juillet : Nous quittons Cuxhaven à 8h, avec le courant. La mer n’est pas trop agitée dans l’embouchure de l’Elbe, et nous avançons bien. Mais dès que nous mettons le cap à l’ouest pour rejoindre Norderney, le vent forcit et le bateau tape dans les vagues qui viennent maintenant de face. Contre vagues et vent, le moteur ne nous pousse qu’à 5 nœuds sur l’eau. Après 10 heures de pénible navigation, nous empruntons le chenal d’entrée de Norderney à contre courant, pour finalement arriver à la marina vers 19h30. Plus une seule place de libre : nous nous amarrons à couple en tête de ponton, et allons nous coucher tôt. Nous ne sommes pas prêts à repartir demain à 5h (comme l’exige la marée), pour une nouvelle étape de plus de 60 milles dans les mêmes conditions…
Dimanche 10 juillet : Les bateaux qui font route vers l’est partent tôt ce matin, et nous prenons une des places qu’ils libèrent avant le petit déjeuner, près de la capitainerie.
Lundi 11 juillet : Cette fois, la tempête s’est déchainée, nous mesurons jusqu’à 25 nœuds de vent dans le port. Pluie et soleil se succèdent toute la journée, et ne nous donnent pas envie de nous promener. Comme hier, nous consacrons la journée au repos et à la lecture, avec une petite incursion au supermarché pour refaire des provisions (avec nos K-ways au fond du sac).
Mardi 12 juillet : La météo est plus optimiste, et prévoit une réelle amélioration vers midi. Malheureusement, pour rejoindre Lauwersoog, nous devrions partir au plus tard à 7h, pour affronter vague et vent de face toute la matinée. On a déjà donné… D’autant plus que le vent s’assagira et tournera au secteur Nord demain. Par contre, nous profitons du soleil pour aller à la plage … « Oase », la plus belle plage de l’île, avec du sable à perte de vue, et équipée d’un sauna face à la mer. Belle après-midi de remise en forme avant de ré-affronter le « Deutsche Bocht ».
Mercredi 13 juillet : Le vent a tourné au nord-ouest (comme prévu) pour une petite journée ; dès 7h nous sommes en mer et hissons la grand’voile dans le chenal de sortie de Norderney. Nous essayons à plusieurs reprises de dérouler le génois, mais ne réussirons finalement à éteindre le moteur que sur un petit bord de 3 milles : le vent nord-ouest est plutôt ouest que nord, et relativement faible. Après avoir passé l’île de Schiermonnikoog, nous cherchons en vain la bouée d’entrée du chenal de Lauwersoog quand les gardes-côtes nous appellent à la VHF pour nous signaler que l’ancien chenal est ensablé, et nous donner les coordonnées de la nouvelle bouée d’atterrissage. Merci aux garde-côtes, et merci à l’AIS qui leur a permis de nous identifier ! Nous passons l’écluse et trouvons facilement une place dans le port de plaisance. Nous voilà dans les eaux intérieures, à l’abri des vents violents et des vagues.
Jeudi 14 juillet : Nous entamons la traversée du Lauwersmeer vers 8h30, avec un joli petit vent dans le secteur arrière ; nous déroulons le génois et nous laissons glisser sur l’eau lisse du lac, jusqu’à l’entrée du canal qui traverse la Frise via Leeuwarden ; un canal à travers champ, parfois bordée de jolies villas, petites agglomérations ou de quelques bouquets d’arbres ; un paysage calme et ensoleillé. La navigation est interrompue par quelques ponts, qui s’ouvrent généralement à notre approche ; dans 3 villes, un des pontiers nous envoie un sabot au bout d’une longue ligne pour payer le passage.
A Dokkum, nous profitons de l’interruption de midi (12h à 13h) pour manger une salade de thon ; à Leeuwarden, Guy se souvient des délicieux toasts aux anguilles fumées préparées par Paul (de Tillygreig) lors d’un voyage précédent, et nous profitons de l’interruption de l’heure de pointe (16h à 18h) pour aller chercher des kibbeling et des anguilles fumées. Nous nous arrêtons peu après 20h au ponton en plein champs dans le « Nieuwe vaart », à moins d’un mille du pont « Palmabrug », fermé pour la nuit (20h à 9h).
Vendredi 15 juillet : Nous quittons le ponton peu après 9h, avec l’intention de rejoindre Lemmer, au bord de l’Ijsselmeer. De nombreuses affiches nous ont informé que le pont de Uitwellingerga (au sud du Sneekermeer) reste fermé pour réfection, et que nous devrons faire le détour par Sneek. Nous ne savons pas vraiment par où nous allons passer, la déviation ne faite pas partie de la « Staande mast route » officielle, et ne figure par sur notre carte. Nous avons le plaisir de traverser la jolie ville de Sneek, à travers un canal étroit bordé de bateaux sur toute sa longueur, et interrompu de jolis petits ponts qui se lèvent sur notre passage ; nous admirons au passage les bâtiments anciens, dont la « Waterpoort ». Nous débouchons finalement dans le canal « Prins Johan Friso », à mi-distance entre Lemmer (à l’est) et Stavoren (à l’ouest). Nous optons pour Stavoren, tout proche du charmant village d’Hindelopen (foto 24) : excellent choix, nous traversons plusieurs lacs en enfilade, et découvrons un paysage que nous ne connaissions pas. Cerise sur le gâteau … après l’écluse de Stavoren, nous rejoignons Hindelopen à la voile vers 17h.
Samedi 16 juillet : Nous sortons de la marina d’Hindelopen à 8h30, hissons la voile, et dès la sortie du chenal, nous mettons le cap sur l’écluse de Enkhuizen, déroulons le génois, et coupons le moteur, pour un bord de 12 milles au près serré ; après l’écluse, nous rétablissons les voiles, et continuons au près jusqu’à l’entrée du chenal « Pampus » 18 milles plus loin, en passant devant le joli phare de Marken ;
un beau jour de voile et de soleil ! George (de Elsie) a retardé d’un jour son retour de vacances dans l’Ijsselmeer, et nous attend à Amsterdam pour rentrer ensemble. Nous passons le pont, puis l’écluse (pleine comme un œuf) de l’Ij et rejoignons le Sixhaven vers 16h30 ; le port paraît plein, mais au Sixhaven, on trouve toujours une petite place (en 2ième file). Retrouvailles avec l’équipage d’Elsie, qui nous invite à très long apéro pour échanger nos souvenirs de vacances.
Dimanche 17 juillet : Shenandoah et Elsie se libèrent de leurs places respectives au Sixhaven peu avant 10h, et empruntent l’Ij en direction de la mer. Les deux bateaux ont préparé les voiles, il n’y a plus qu’à hisser la grand’voile et dérouler le génois dès la sortie du port d’Ijmuiden. Le vent d’ouest de 10 nœuds nous permet un près très serré en direction de Scheveningen. Bien sûr il faiblit, nous devons un peu nous écarter de notre route pour avancer, et le courant joue contre nous. L’ETA annoncée par notre GPS dépasse minuit. Après 2 heures de voile (6,5 milles), au près, au soleil, par mer calme, le vent faiblit encore et refuse : nous devons abdiquer en faveur du moteur. Nous arrivons à 18h45 à Scheveningen, où le capitaine du port nous assigne deux places à couple.
Lundi 18 juillet : A 8h précises, nous passons les musoirs du port de Scheveningen. Nous mettons le cap vers le sud, par mer plate, vent nul, plein soleil et température de début de canicule. Le courant nous pousse vers le sud. Nous arrivons à l’écluse du Roompot vers 14h30, et nous dirigeons vers Colijnsplaat, accompagnés d’Elsie. L’équipage d’Oogappel (Emile, Josiane, Vincent, Nathan et Arnaud) nous appelle à la VHF : ils sont au mouillage au Schelphoek pour la deuxième nuit, et profitent de la plage, du soleil et du zodiac. Nous nous retrouverons demain à Wolphaartsdijk.
Mardi 19 juillet : Nous quittons Colijnsplaat vers 10h20, un peu trop tard pour l’ouverture du Zeelandbrug de 10h40, qu’Oogappel ne rate pas, ayant quitté le Schelphoek beaucoup plus tôt. Sachant que nous sommes à marée basse, le capitaine demande par curiosité la hauteur disponible sous les arches du Zeelandbrug ; 16,1 mètres, càd un peu plus que notre tirant d’air. Nous décidons de passer sous le pont, et Elsie nous suit. Oogappel avance à la voile, raison suffisante pour envoyer toute la toile et essayer de le rattraper avant le chenal … nous n’y arrivons pas. Les trois bateaux se retrouvent au ponton de l’écluse du Zandkreeg, et nous rentrons ensemble à Wolphaartsdijk à 13h30.