Voyage vers la Bretagne Sud

Samedi 20/6 – Après le petit déjeuner de l’amitié, et un tour de la brocante nautique du club (le dernier salon où l’on cause), Vincent (d’Oogappel) nous aide à larguer les amarres vers 10h30, la larme à l’œil. Nous mettons le cap sur Middelburg où nous avons juste le temps de faire le plein de mazout avant de nous joindre à la « blauwe golf » (« vague bleue ») de 12h35 (traversée du canal de Walcheren en convoi). Elle nous porte à la sortie de l’écluse de Vlissingen à 13h50, trop tôt pour une première étape. Le temps ensoleillé nous convainc de continuer vers Blankenberge, que nous atteignons à 18h15, contre vent et courant (3 nœuds à l’approche de Zeebrugge). Ceci nous donne l’occasion de passer la soirée avec Paul et Marianne (de Tillygreig), et Ronny et Paola (de Virus).

Dimanche 21/6 – Nous quittons Blankenberge à 11h, cette fois avec le courant, pour une courte étape jusqu’à Oostende. Le vent est toujours de face, mais beaucoup plus fort que la veille, et la mer nous secoue comme des pruniers. Une bonne façon de nous amariner ! Nous accostons au Royal North Sea Yacht Club à 12h30, et passons l’après midi à flâner dans les rues de la reine des plages.

Lundi 22/6 – Nous enfilons bottes et cirés pour sortir d’Oostende vers 10h30, sous un ciel gris ponctué de temps en temps de gouttes de pluie. Le vent vient bien entendu de face, mais les vagues viennent un peu sur le travers ce qui rend la navigation un rien plus confortable. Le soleil nous accueille à notre entrée en France, et le vent et la mer se calment après la passe du Trappegeer, pour reprendre de plus belle à l’approche de Dunkerque. Vers 14h30, nous nous amarrons au port du Grand Large dont nous découvrons le nouveau bâtiment capitainerie et sanitaires.

Mardi 23/6 – Le vent a soufflé fort cette nuit, et, à notre réveil, a atteint la force 7, plein ouest (la météo nous avait promis du Nord en début de journée). Un de nos voisins est sorti tôt ce matin, et très vite rentré. Nous décidons que les conditions ne sont pas optimales pour rejoindre l’Angleterre aujourd’hui. Nous empruntons la nouvelle et magnifique passerelle pour une promenade vivifiante le long de la superbe plage de Malo Les Bains qui nous amène au marché hebdomadaire où nous faisons quelques provisions.

L’après-midi sera consacrée au repos.

Mercredi 24/6 – Nous prenons le large peu avant 10h, à l’appel du soleil. Pleins d’espoir, nous hissons la grand‘voile (pour la première fois depuis le départ) dans le chenal, puis déroulons le foc dès la sortie de l’avant port. Nous apprécions le bord de près pendant quelques milles, mais en virant la première bouée de la route, nous nous retrouvons face au vent. La mer est trop mauvaise pour tirer des bords, nous enroulons le génois et mettons le moteur en route ; bien entendu, vent et houle augmentent en s’éloignant des côtes. Ce n’est qu’à mi-chemin, en entrant dans les lignes de trafic, que nous pouvons profiter d’un grand bord de travers sous grand’voile (à 2 ris) et génois (à moitié déroulé) : le bateau avance à 7,5 nœuds sur l’eau, malgré la houle. A la sortie des lignes de trafic, nous mettons le cap au près serré vers le port de Dover, et affalons les voiles à deux milles de l’entrée. Une très belle demi-journée de voile !  Nous amarrons dans le « Granville Dock » vers 15.30h (du bord), pour un repos bien mérité.

Jeudi 25/6 – Nous larguons les amarres à 9h20 et sortons du port de Dover par l’entrée ouest, sous un soleil brillant, avec un courant portant, et une légère brise … de face. Ce n’est qu’après la pointe de Dungeness que nous mettons le cap sur Eastbourne et pouvons établir les voiles. Nous nous réjouissons du bord de près de 25 miles qui s’étend devant nous quand un bateau de sécurité vient nous demander de prendre 20° à bâbord pendant 3,5 miles, pour éviter de pénétrer dans une zone de tir (en activité). Nous bordons les voiles à fond, mais le foc faseille lamentablement, et nous devons l’enrouler provisoirement. Ce n’est que partie remise, nous le redéroulons dès que nous avons évité le danger. Le vent ne souffle qu’à 10 nœuds mais nous avançons à 6,5 nœuds sur l’eau, à une allure de près, confortable. Bien sûr, le vent va faiblir et refuser, bien sûr le courant va s’inverser et nous pousser vers le fond de la baie de Hastings, mais nous continuons à la voile jusqu’à 2 milles de l’entrée du « Sovereign Harbour ». Encore une belle demi-journée de voile,  d’un style plus calme que la veille.

Vendredi 26/6 – Nous prenons le bus pour aller visiter Eastbourne, une station balnéaire tranquille, avec son immense plage de galets, son front de mer de style Victorien, et son superbe « pier » blanc et bleu (partiellement en réfection, suite à un incendie l’été passé). Après le tour du « pier » et une promenade le long de l’eau, nous dégustons un « fish and chips » traditionnel face à la mer. Encore une petite promenade au soleil, et nous reprenons le bus vers le supermarché, puis le bateau.

Samedi 27-6 – Dans le ciel, pas un nuage… Nous larguons les amarres vers 9h15, passons l’écluse, et mettons le cap sur Beachy Head que nous doublons vers 10h30. Puis nous longeons les hautes falaises blanches qui s’étendent sur  5 miles, aux formes accentuées par le soleil matinal : un régal pour les yeux, mais pas pour l’estomac qui n’apprécie pas vraiment la houle et les 17 nœuds de vent dans le nez. A hauteur de la baie de Newhaven, nous apercevons deux petites bouées de pêcheur droit devant, juste à temps pour mettre le moteur au point mort, mais trop tard pour éviter d‘accrocher le safran dans la corde qui relie les deux bouées. Pas moyen de la décrocher, nous sommes à l’arrêt, secoués comme des pruniers. Le capitaine a alors l’idée d’utiliser notre gaffe d’amarrage pour hisser la corde à bord à l’aide du winch ; un coup d’opinel, et nous voilà libérés. Nous continuons notre navigation houleuse, pour entrer à Brighton vers 13h, avec 20 nœuds de vent, toujours de face.

Dimanche 28-6 – Nous sortons de la marina de Brighton vers 8h45 et établissons les voiles. Le temps est couvert mais reste sec. Avec 8 nœuds de vent, et un début de courant portant, nous avançons à moins de 5 nœuds, à une allure de près-bon plein. Nous nous inquiétons un peu pour l’heure d’arrivée, mais le vent et le courant forcissent lorsque nous nous éloignons de la côte : nous pourrons naviguer sous voile pendant 25 miles, avec des pointes de vitesse de 7 nœuds. A 5 miles des bouées « Boulder » (passage obligé d’entrée dans le Solent), le vent faiblit et refuse, nous enroulons le génois et démarrons le moteur pour rejoindre Gosport vers 15h45.

Lundi 29-6 – Et voici enfin le premier jour de l’été, le soleil brille, la température nous permet de ne porter que des manches courtes dès le petit matin. L’absence de vent nous incite à prendre une journée de repos à Gosport, nous visitons l’unique rue commerçante le matin, et passons l’après-midi au bateau.

Mardi 30-6 – Peu avant 8h, nous sortons discrètement de la rade de Portsmouth, traversons le Solent en longeant les forts de défense datant de la guerre 40-45, laissons l’île de White à l’ouest, puis mettons le cap sur Cherbourg, sous le soleil et par mer calme. Après une quinzaine de miles de navigation, le vent d’ouest forcit à 12 nœuds, le courant devient portant, et nous pouvons faire taire le moteur et établir les voiles. Nous ne les affalerons qu’à deux milles de l’entrée de la rade de Cherbourg, suite à une rafale de 24 nœuds… notre plus belle journée de voile depuis le départ. Nous entrons à la marina Port Chantereyne vers 19h. Céphéides nous attend au ponton, Yvon et ses équipiers nous aident à amarrer et nous invitent à prendre l’apéritif, puis partager un superbe rôti Orloff qui cuit déjà dans le four et parfume le carré ; bientôt, Christian (le chef cuisinier) se rend compte que la cuisson du rôti n’est pas aussi avancée que prévu… la bouteille de gaz est vide. A chaque problème ses solutions, Yvon change la bouteille de gaz, et nous prolongeons l’apéro avant de nous régaler d’un rôti cuit à la perfection et ses accompagnements, suivi de fromages de Normandie,  dans une ambiance aussi amicale qu’animée.

Mercredi 1-7 – Les deux bateaux quittent port Chantereyne peu après 9h, et longent calmement la côte jusqu’au cap de la Hague, avec une faible brise dans le nez et un faible contre courant dans le derrière. A l’approche du cap, la mer calme se transforme en lessiveuse agressive que nous subissons patiemment pendant quelques miles, avant de pouvoir mettre le cap sur l’île de Guernsay. Le vent varie autant en force qu’en direction, mais nous arrivons quand même à naviguer à la voile, au près serré, pendant 1/3 du trajet. Nous arrivons à St Peter Port à 15h45, deux heures avant de pouvoir passer le seuil d’entrée de la marina. Aujourd’hui, nous prenons l’apéro avec l’équipage de Céphéide sur Shenandoah, le capitaine a déjà préparé son traditionnel poulet Vindaloo, il ne reste plus qu’à cuire les pâtes. Le moment venu, il semble cependant que l’eau ne chauffe pas aussi vite qu’elle devrait : la bouteille de gaz serait-elle vide ? A chaque problème ses solutions, Guy change la bouteille de gaz et nous prolongeons l’apéro … mais le réchaud refuse toujours de s’allumer. C’est là qu’intervient l’équipe de secours de l’EDF qui convainc la bouteille de nous fournir du gaz, et la soirée se termine par un poulet Vindaloo accompagné de pâtes bien chaudes, dans une ambiance aussi amicale qu’animée.

Jeudi 2-7 – Tandis que Céphéides prend le large pour Perros-Guirec, Shenandoah prend une journée de repos à Guernsay. Nous nous levons sous un ciel gris, et la pluie ne tarde pas à tomber. Veste imperméable et capuchon sont indispensables pour nous promener en ville et faire quelques emplettes. L’après-midi, la pluie s’épuise, le ciel s’éclaircit, le soleil fait son apparition : l’occasion idéale pour arpenter les quais, sous la protection de la forteresse « Castle Cornet » ; pour faire du lèche vitrine au « Pollet », la principale rue commerçante au charme de l’Angleterre Victorienne ; pour faire le tour des anciennes halles, aujourd’hui transformées en centre commercial.

Vendredi 3-7 – Nous passons le seuil du port vers 9h30, et mettons le cap sur Paimpol. Après avoir doublé la pointe de Guernsay, nous établissons les voiles par un faible vent de travers qui requiers l’assistance du moteur. Ce n’est qu’à 20 miles de Paimpol que le vent forcit, le courant nous pousse, et nous pouvons abandonner l’assistance moteur. Nous arrivons devant l’écluse de Paimpol vers 18h30, et profitons de la première sassée 10 minutes plus tard, pour nous amarrer au pied de la Capitainerie.

Samedi 4-7 – Journée de visite à Paimpol, nous nous promenons autour de port, découvrons les chenaux d’approche à sec à marée basse et visitons les multiples magasins d’accessoires et vêtements nautiques. Tandis que la Belgique et le reste de la France affichent des températures entre 30° et 40°, la Bretagne se contente d’un très agréable 25° et d’un peu de vent. Le soir, le « Bistrot de Tonton Guy » (et oui, Guy comme le capitaine) nous sert un délicieux repas Breton, à la terrasse, en face du port.

Dimanche 5-7 – Un beau dimanche à Paimpol, encore chaud mais moins venteux que la veille. Après une petite balade sur les traces des pêcheurs d’Islande, dans la vielle ville quasi déserte malgré le soleil, parmi les  jolies maisons de pierre fleuries, nous nous reposons au bateau pour être en forme demain.

Jeudi 23-7 – La Route de l’Amitié est un rassemblement de plus de 150 bateaux, vieux gréements ou bateaux « modernes », de toutes les tailles, qui naviguent en Bretagne Sud de port en port pendant une semaine, et participent à l’animation des ports visités. Les Marins de la Citadelle (Dunkerquois et sympathisants) participent cette année avec 9 bateaux (dont le nôtre) sous le nom de « flottille Nord ».  Le départ a lieu à Audierne que nous rejoignons aujourd’hui. Nous quittons Douarnenez à la première ouverture de l’écluse de Port Rhu, à 8h30. Le ciel d’abord chargé s’éclairci petit à petit ; une faible brise souffle de face, et la mer est plutôt calme ; le moteur ronronne gentiment. Au passage du Raz de Sein, le GPS indique une vitesse de 8 nœuds, et des vagues désordonnées brouillent un peu nos estomacs ; le calme revient dès que nous entrons dans la baie d’Audierne. Nous sommes accueillis à l’entrée du chenal d’Audierne par le comité de la Route de l’Amitié, puis, au ponton A, par les équipages de Céphéïdes et Soizic qui nous aident à accoster. Avant de nous en rendre compte, nous nous retrouvons dans le cockpit de Soizic, un verre de rosé à la main (c’est justement l’heure de l’apéro), et comparons nos routes Dunkerque-Audierne. L’après-midi ensoleillée est consacrée aux préparatifs des bateaux et se termine par un punch bien mérité dans le cockpit de Shenandoah, où les copains s’entassent en deux couches.

Vendredi 24-7 – Derniers préparatifs…  Luc (de Soizic) monte au mât chercher notre anémomètre défectueux à 15 m au dessus des flots, Marc (de Soizic) et Guy sortent le fer à souder pour tenter de le réparer, mais malgré plusieurs tentatives (et escalades du mât par Luc), l’anémomètre refuse toujours tout service. A 18h, une délégation de la flottille de Douarnenez vient en grande pompes remercier Yvon et Rita (de Céphéïdes) de leur accueil au carnaval de Dunkerque en 2014, et offrir l’apéro aux Dunkerquois et sympathisants ; Soizic possède une table pliante qui se révèlera très utile ; elle est rapidement dressée en bout de ponton et se couvre de bouteilles et amuse-bouche ; l’ambiance bat bientôt son plein et le ponton A commence à s’enfoncer dangereusement mais ne coule pas. Après les festivités, Jean-Pierre, Françoise et l’équipage de Soizic nous invitent à partager leur repas concocté avec amour par Marc et Françoise … à se lécher les doigts.

Samedi 25-7 – Les festivités commencent à 13h par le traditionnel cortège du Carnaval de Dunkerque animé par les Marins de la Citadelle ; le cortège fait le tour du marché et longe les quais jusqu’au Bar Breton où nous attendent les traditionnelles moules et frites ; en chemin, Jean-Jacques et Christine (de Feliz) offrent l’apéritif à tous les participants, à partir de leur bateau amarré au quai. Après une brève après-midi de repos, Regis (de Sakajawa) invite la flottille Nord à fêter ses 60 ans : la table (de Soizic) est rapidement dressée sur le ponton A et se couvre de zakouskis « maison » divers et délicieux qui accompagnent un authentique punch antillais ;  le groupe Pierrot le Fou vient offrir un mini concert au jubilaire; un des catways s’enfonce dans l’eau au rythme de la musique. La fête terminée, nous nous rendons au repas des équipages animé par le groupe Maltavern.

Dimanche 26-7 – Audierne et la flotte se réveillent sous la pluie.  Les tentes dressées pour l’exposition des métiers de la mer restent vide jusque qu’en fin de matinée, quand le ciel se dégage et les quais s’animent peu à peu. L’atelier « chapeaux de carnaval » organisé par Rita a beaucoup de succès, chacun veut participer au cortège de l’après-midi qui nous mène à la place de la mairie où Bruno (de Icare), organisateur de la Route de l’Amitié et maire de Plouhinec, est intronisé à la confrérie du homard. L’intronisation de Bruno est immédiatement suivie par les mots de bienvenue et le pot du maire d’Audierne, suivis du premier briefing des équipages.  Nous avons juste le temps de rejoindre le ponton A où l’équipage de Julutin invite la flottille Nord à fêter le premier anniversaire d’Alex, le plus jeune équipier de la route ; on installe la table (de Soizic) qui se couvre de zakouskis, champagne et vin blanc, tout le monde lève son verre à la santé du jubilaires, toujours souriant, la fête bat son plein, le ponton A s’enfonce…  Le repas des équipages se déroule sous une alternance de pluie et accalmies, et après le spectacle de Pierrot le Fou, nous rejoignons le bord d’où nous assistons à un magnifique feu d’artifice.

Lundi 27-7 – Les prévisions avaient fait craindre depuis plusieurs jours de devoir annuler l’étape à cause du mauvais temps. A 8h30, Bruno (le président) confirme sur la VHF que les bateaux de plus de 9m partent aujourd’hui pour Loctudy ; pour les plus petits bateaux, il est conseillé de rester à Audierne et rejoindre Concarneau mardi. La flotte commence à sortir d’Audierne à 10h à la queue leu-leu (vu l’étroitesse du chenal). Dehors, une longue houle avec des vagues de 3m nous prend de travers, mais on s’y habitue rapidement ; avec deux ris dans la grand voile, on avance à plus de 6 nœuds sur l’eau malgré la houle. A Loctudy, le comité d’accueil nous aide à amarrer aux pontons, et la fête bat son plein. Après le briefing et le pot du maire, nous dégustons des langoustines sur le port. La soirée se termine par un superbe feu d’artifice.

Mardi 28-7 – Après une matinée paresseuse, nous prenons le départ pour Concarneau à 14h, sous la pluie. Le vent est complètement tombé, seuls les bateaux les plus courageux établissent les voiles. La pluie se calme en cours de navigation, et le soleil fait de timides apparitions. Tous les bateaux de la route sont branchés sur le canal 72 de la VHF et échangent chansons, blagues, devinettes et commentaires ; Valentine (de Soizic) nous offre un horoscope commenté. A l’arrivée, les bateaux « modernes » sont logés au port de plaisance. Nous sommes aux premières loges pour voir entrer au port les vieux gréements, et pour admirer les remparts de la ville close. En fin d’après midi, nous prenons la direction du port de pêche pour le briefing, l’accueil du maire (assorti d’un punch) et le repas des équipages, le tout en musique.

Mercredi 29-7 – La Route de l’Amitié hisse les voiles à partir de 10h, et met le cap sur l’île de Groix. Après le chenal de sortie du port, nous avons le vent dans le secteur arrière, et les spinnakers se gonflent les uns après les autres : un spectacle tout en couleur qui durera jusqu’à l’arrivée. Le vent forcit un peu, et une grande partie des bateaux sous spi (dont Shenandoah) arrive à Groix longtemps avant l’heure prévue d’entrée au port : une bonne occasion pour longer l’île et ses paysages somptueux, puis aller mouiller en face d’une grande plage de sable à la pointe de l’île. Nous en profitons pour gonfler le Zodiac qui nous servira ce soir pour aller à terre. Nous quittons le mouillage peu avant 17h pour rejoindre Port Tudy où 150 bateaux essayent de rentrer tous en même temps. Les bateaux « modernes » s’amarrent en grappes serrées sur les tonnes de l’avant port, et le comité d’accueil nous dégage une place entre Soizic et son voisin. L’accueil-briefing-pot-du-maire-repas-des-équipages est prévu au sommet de l’île ; après nous être délecté du thon traditionnel, nous regagnons le Zodiac pour rejoindre Shenandoah à travers un enchevêtrement de bateaux, d’algues et d’amarres.

Jeudi 30-7 – A partir de 8h, les bateaux se détachent des grappes un à un, dans un mouvement beaucoup plus ordonné qu’à l’arrivée. La belle journée de navigation de hier nous incite à hisser la grand’voile et dérouler le génois dès la sortie du port ; nous voguons vers le golfe du Morbihan à la vitesse de deux nœuds. Lorsque nous doublons la pointe de l’île de Groix, le vent tombe encore, et nous sommes obligés de démarrer le moteur. Le vent forcira un peu dans l’entrée de la rivière d’Auray… juste après que nous ayons affalé la grand’voile. Nous continuons au moteur jusqu’au port du Bono ou le comité d’accueil nous aide à mouiller sur deux bouées d’amarrage, dans le lit de la rivière. Une navette a été prévue pour amener les équipages à terre. La fête se passe aujourd’hui face au port, où sont amarrés les vieux gréements ; le repas des équipages est victime de son succès,  la (longue) file d’attente est animée par les Dunkerquois reconnaissables à leur chapeau de carnaval ; après le repas, assommés par cette longue journée, nous rentrons au bateau et nous mettons au lit …. Jusqu’à ce que la première fusée du feu d’artifice nous réveille. Nous sortons sur le pont pour admirer le ciel où pleuvent les étoiles multicolores.

Vendredi 31-7 – Nous réveillons les équipages des 4 bateaux à couple du nôtre à 5h50, et les zodiacs du port viennent aider à larguer toutes les amarres pour quitter le mouillage peu après 6h. Les marins de la flottille Nord vont aider à amarrer les bateaux dans le port de La Trinité, et doivent donc arriver les premiers... Nous sommes récompensés par un splendide lever de soleil sur la flotte dans le golfe du Morbihan, un spectacle magique. Nous déroulons le génois qui ne sert qu’à assister le moteur jusqu’à la passe de Meaban, puis mettons le cap sur la Trinité et coupons le moteur : nous avançons à 3 nœuds sous génois jusqu’à l’entrée dans le port. Les Marins de la Citadelle sont rapidement amarrés à quai, et coiffent leurs chapeaux pour accueillir les autres bateaux de la Route de l’Amitié et les aider à accoster en marche arrière. Nous retrouvons avec plaisir George et Fernande (de Elsie) venus participer (en motor-home) à l’étape de le Trinité, puis Daniel et Marie (d’Aquilon) qui vont nous accompagner sur Shenandoah jusqu’à Belle-Ile. Après l’accueil et le pot du maire, nous rejoignons le légendaire Cap Sizun qui attend la flottille Nord pour un apéritif apporté par les Marins de la Citadelle, suite à un défi.  Après le repas des équipages, nous rejoignons le bateau et nous endormons, bercés par la musique.

Samedi 1-7 – Le départ n’étant prévu qu’à 11h, nous avons droit à une grasse matinée et un petit déjeuner relax. Les bateaux quittent les pontons en bon ordre, et se dirigent sous voile vers Belle-Ile à la vitesse de 3 nœuds. Après 5 milles, le vent tombe et nous sortons de la baie de Quiberon par la passe de la Teignouse au moteur. Hors de la baie, le vent forcit peu à peu et nous pouvons bientôt rétablir les voiles, et tirer deux grand bords au près avant de rejoindre Belle-Ile. L’amarrage au port est un peu plus lent que prévu, mais pratiquement tous les bateaux pourront entrer dans le port intérieur où on pourra passer de bateau en bateau d’un quai à l’autre.

Dimanche 2-7- Dernier jour de la Route de l’Amitié ; les bateaux se réveillent péniblement après les festivités de la veille, nous avons droit aujourd’hui à une grasse matinée. Jean-Marie et Nicole (de Farenic) qui terminent leur première route offrent un pot à la flottille Nord qui les a accueillis. La journée se termine par la remise des trophées, un dernier repas des équipages et un superbe feu d’artifice tiré de la citadelle du Palais.

Lundi 3-7 – L’heure des adieux a sonné, l’écluse s’ouvre à 7h, et les bateaux quittent le port en un long défilé coloré ; Shenandoah, Céphéïde, Soizic et Feliz, qui ont décidé de prolonger le séjour à Belle-Ile, se retrouvent dans un port presque vide. Marie et Daniel nous ont quittés ce matin pour rentrer à Dunkerque par ferry et par train. Yvon et Rita invitent les 4 bateaux à partager leurs impressions autour de l’apéro du soir.

Mardi 4-7-  Nous consacrons cette dernière journée à Belle-Ile à visiter l’île en voiture : la pointe des Poulains, le grand phare et la maison de Sarah Bernhardt, le petit port de Sauzon, les impressionnantes Aiguilles de Port Coton sont les points marquants de cette magnifique balade au soleil qui se termine par une baignade à partir d’une des grandes plages de sable de la côte nord. Un dernier punch sur Shenandoah, avec les copains restant, termine la journée.


Date de création : 15/08/2015 23:29
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